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Comment une peinture murale a capté une vision commune de la terre

  • Une peinture murale réalisée en direct lors d’une séance de planification de la remise en état du site de Kearl de L’Impériale a saisi les voix, les espoirs et les thèmes environnementaux des Autochtones, et transformé une réunion de nature technique en une expérience commune et émotionnelle.
  • La peinture murale a encouragé les conversations et une collaboration significatives, permettant aux membres de la communauté de transmettre des images et des idées qui ont été honorées visuellement, créant ainsi un sentiment d’inclusion et de respect mutuel.
  • L’expression « Retourner l’esprit à la terre » incarnait une vision plus profonde de la remise en état, mettant l’accent sur le retour des plantes, des animaux et des personnes, et mêlant la science occidentale et le savoir autochtone, pour un effet durable.

On dit qu’une image vaut mille mots, pourtant, au site de Kearl de L’Impériale, une seule peinture murale a saisi bien plus que cela.

Pour Anne Simpson, responsable environnementale de la Première Nation de Fort McMurray 468, la peinture murale n’était pas seulement magnifique, elle symbolisait une écoute réelle et tangible.

« Souvent, vous pouvez dire des choses lors d’une grande réunion, mais vous ne savez jamais quel effet aura votre commentaire, explique Anne. Cette peinture murale a donné aux gens le sentiment d’être entendus. Ç’a été une démonstration concrète et physique de l’écoute. »

En tant que conseillère technique de la Nation, Anne participe depuis deux ans au groupe de planification de la remise en état au site de Kearl. Selon elle, la séance de cette année a constitué une avancée majeure.

« L’année dernière, il y avait trop de présentations techniques et pas assez de discussions. Cette année, L’Impériale a vraiment écouté. Il y a eu de la place pour des échanges, des questions, et puis... il y a eu l’artiste. Cela a tout changé. »

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L’artiste, de l’entreprise Fuselight Creative, a dessiné en direct tout au long de la réunion, capturant visuellement les thèmes clés, les espoirs et les commentaires des spécialistes de la remise en état de L’Impériale et des participants autochtones. Le résultat est une peinture murale vivante et émotionnelle qui mêle science et histoire, mémoire et aspirations.

Les membres de la communauté ont rapidement établi un lien avec l’œuvre d’art. Certains se sont approchés de l’artiste durant les pauses pour lui demander des images précises, telles que l’acore odorant, la sarracénie pourpre et même le bison. Anne a été témoin de ses échanges.

« L’esprit des propos des gens transparaissait, ajoute-t-elle. Les oiseaux, les poissons, les ruisseaux... la peinture murale reflétait ce dont les gens se souviennent et ce à quoi ils aspirent. »

Jeremy Mitchell, ingénieur en remise en état au site de Kearl de L’Impériale, est du même avis.

« Historiquement, ces réunions peuvent sembler des monologues, dit-il. Nous faisons des présentations, nous parlons. Mais cette fois-ci, c’était différent. La peinture murale a contribué à changer la dynamique : c’est devenu une expérience commune. »

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L’une des images les plus frappantes de la peinture murale représente une femme aux bras tendus, enserrant trois cercles qui se chevauchent et sur lesquels sont inscrits « Communautés », « Travailler » et « Ensemble ». Une autre phrase forte peinte sur la toile, « Retourner l’esprit à la terre », est un concept qui est venu de la communauté.

« Cette phrase résonne, dit Anne. À l’heure actuelle, la terre semble encore fermée. Retourner l’esprit signifie plus que replanter des arbres, cela signifie faire revenir les plantes, les animaux et les personnes qui utilisaient autrefois cette terre. C’est ça, la remise en état. »

Le lendemain, la peinture murale a été transportée vers un lac de compensation situé à proximité pour une visite sur le terrain, un autre moment de connexion qui, selon Anne, était essentiel.

« C’était magnifique. Les organisateurs ont veillé à ce que tout le monde se sente à l’aise et inclus. Il y avait de l’ombre, un repas du midi, du temps pour poser des questions, et même un peu de pêche. En toute simplicité, mais ce fut important. Cela a contribué à rendre la remise en état plus réelle. »

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Pour Anne, qui a plus de vingt ans d’expérience dans le secteur de l’énergie, ces changements vers l’inclusion et l’expérience vécue marquent une évolution importante.

« La science occidentale est facile. Mais intégrer le savoir autochtone, cela demande des efforts. Mais cela en vaut la peine. Ce que vous apprenez sur la terre auprès des membres de la communauté est irremplaçable. »

Selon elle, la peinture murale ne devrait pas être un événement unique. Elle espère qu’elle deviendra une tradition récurrente, évoluant au fil des discussions annuelles et approfondissant la compréhension.

« Renouvelez l’expérience l’année prochaine, enrichissez-la. Au fil du temps, nous verrons comment les mentalités changent. Ce que les gens espéraient autrefois, et comment ces espoirs évoluent. »

Pour L’Impériale, cette expérience a déjà suscité l’intérêt d’autres équipes. De plus en plus de groupes se demandent comment ils peuvent utiliser la narration visuelle dans leurs futurs engagements, non seulement pour communiquer, mais aussi pour créer des liens.

« La peinture murale n’est pas qu’une œuvre d’art, explique Jeremy. Elle est émotionnelle. Elle est culturelle. C’est un témoignage de l’expérience humaine, que ni les tableaux ni les rapports ne peuvent rendre pleinement. »

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